“ you were made to go out and get her ”

astré-louise hopkins et jude sunderland♪♫♬Le mariage approchait. C’était un fait indéniable qui lui sautait à la figure à chaque fois qu’il regardait la date sur son téléphone portable, ou sur un calendrier, mais il avait bien plus vite accès à son téléphone qu’à un calendrier. Ce matin encore, il était arrivé à la terrible et évidente conclusion, que, plus les jours avançaient, plus le mariage se rapprochait. C’était stressant. Il n’avait jamais été le genre de garçon à vouloir que les choses soient toujours parfaites, préparées au millimètre prés. Au contraire, planifier, ce n’était pas son truc. Il détestait ça. Il agissait bien souvent sans se poser de questions, sans chercher à faire les choses comme elles devraient être faites. Il n’avait que trop souvent été obligé de se tenir à des choses planifiées à la perfection quand il vivait avec ses parents, mais ça aujourd’hui, c’était fini. Fort heureusement, il avait fini par partir de chez lui sans même se retourner et, depuis des années, il n’avait plus la moindre nouvelle de ses parents. Il ne s’en portait que mieux. Pourtant aujourd’hui avec cette histoire de mariage, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il serait bien moins angoissé s’il s’était donné plus de mal à entrer dans leur jeu quand il était plus jeune. Il n’avait pas idée d’à quel point ça pouvait être angoissant d’organiser un évènement de ce style. Il aurait du le savoir après la jeunesse qu’il avait eu, malheureusement, il ne s’était que trop peu intéressé à l’organisation des soirées de ses parents, celles qu’il détestait tant. En cet instant, il aurait presque aimé que sa mère vienne à son secours. Seulement, elle ne viendrait pas. Pas plus qu’elle ne viendrait au mariage, il en était pratiquement persuadé. Les choses s’étaient mal finies entre eux. Aujourd’hui il n’avait pas plus le courage d’aller vers eux qu’ils ne l’avaient d’aller vers lui. C’était ainsi et rien ni personne ne pourrait changer cela. Jude, peut-être le pouvait seulement, il en était définitivement incapable. Il avait hérité de la trop grande fierté qui faisait les Sunderland depuis sans doute des générations. En définitive, il n’irait jamais demandé pardon à ses parents parce qu’il était persuadé que c’était à eux de s’excuser et forcément, eux, ils étaient persuadé du contraire. Il ne pouvait donc pas demandé de l’aide à sa mère. Il y avait bien Emily qui gérait bien des choses, mais ce n’était pas pareil, sans doute qu’elle était également aussi inquiète que lui au final. C’était le seul évènement de sa vie qu’il avait besoin de voir parfait au millimètre prés. C’était sans doute la première fois de toute cette existence qu’il se faisait autant de soucis pour l’organisation de quelque chose. En même temps, certains disent qu’on ne se marie qu’une fois alors oui, il voulait que ce jour unique dans sa vie soit parfait. S’il devait divorcer et se remarier par la suite, il irait à Las Vegas, se faire marier par une pseudo prêtre déguisé en Elvis Presley, ce serait beaucoup plus simple et sans aucun doute moins glamour.

Assis à son bureau depuis plusieurs heures déjà sans que son travail ne soit productif, le jeune homme décida qu’il était de de quitter le travail. Ça ne servait à rien de rester ainsi devant son ordinateur, comme s’il y avait une chance que sa prochaine chronique s’écrive d’elle-même. Il finirait ça chez lui, quand il aurait l’esprit un peu plus reposé. Ça ne pressait pas de toute façon. Pour le moment en tous cas. S’il ne se dépêchait pas, il serait contraint de faire ça à la dernière minute. Une nuit blanche passé à travailler pour rendre le sujet en temps et en heure, c’était tout à fait son style. À chaque fois, il se disait que la fois prochaine, il travaillerait plus en avance pour ne pas avoir à subir une maudite nuit blanche et finalement, il finissait par se retrouver obligé de bosser encore une fois à la dernière minute. À croire qu’il était incapable de faire les chose en temps et en heure. Il était passé maitre dans l’art de repousser les choses au lendemain. Il le savait et il savait également que cet aspect de sa personnalité n’arrangeait dans son histoire de mariage. Il lui restait encore un tas de choses à faire et à chaque fois il repoussait le moment où il s’en occuperait enfin. Certains diraient que c’était sans doute parce qu’il n’était pas prêt à se marier. Lui, il pensait juste que c’était qu’il n’avait jamais pris l’habitude de faire les choses en tant et en heure. Même si, il fallait l’avouer, repousser les choses rendait ce fameux mariage moins réel et forcément moins angoissant. Ce n’était pas qu’il n’était pas prêt à franchir cette étape de sa vie, c’était sûrement simplement parce qu’il avait peur et c’était normal d’avoir peur dans ce genre de situation. Selon sa propre philosophie bien-sûr. C’était un très bon moyen de se rassurer lui-même et ça lui suffisait presque. Quoi qu’il en soit, ses affaires récupérées, il balança le tout à l’arrière de sa voiture, prêt à quitter Phoenix pour se retourner à Scottsdale. Évidemment, il avait eu la brillante idée de se garer en plein soleil, ainsi, à peine eut-il posé les mains sur le volant qu’il ressenti une violente brûlure sur ses doigts. « Merde ! » Belle poésie en conclusion à la situation actuelle. Malheureusement pour lui, tant qu’il ne bougeait pas sa voiture le soleil continuerait à chauffer ce maudit volant, ainsi va la vie.

Après plusieurs minutes d’hésitation et la clim allumée au maximum, il pu enfin quitter sa place de parking. Il n’avait pas forcément envie de rentrer chez lui. Il allait inexorablement croisé le chemin d’Emily, logique puisqu’ils vivaient sous le même toit et bizarrement, alors qu’il était de plus en plus angoissé à propos de leur mariage, elle était la dernière personne qu’il voulait voir. Face à elle, il se voulait plein d’assurance vis-à-vis de leur future union. C’était la moindre des choses. Sinon, elle allait dire également qu’il n’était pas prêt et blablabla et forcément ça allait finir en une énième dispute qu’il préférait de loin éviter. Il était persuadé qu’une fois le mariage passé tout irait mieux entre eux deux. En ce moment, s’ils se disputaient souvent c’était simplement parce qu’ils étaient stressés. Explication rationnelles et qui lui suffisait amplement même si aux yeux de bien des gens de leur entourage, elle était bancale et incertaine. Instinctivement, il se rendit jusqu’à l’immeuble d’Astré-Louise. Une route qu’il avait tellement l’habitude de suivre, qu’en cet instant - alors qu’il n’avait aucune idée précise d’où il voulait aller - il l’avait prise. C’était un signe de destin. Une conclusion aussi hâtive que stupide. Il se gara, à l’ombre cette fois, avant de monter rapidement vers l’appartement de son amie. Il cogna quelques coups à la porte. « Astré, c’est Jude. » Ajouta-t-il à l’adresse de la porte qui lui faisait face, ou plutôt de la personne qu’il espérait être derrière la porte, comme si le fait qu’il dise d’avance que c’était lui puisse d’avantage motiver la jeune femme à venir lui ouvrir.