(+) Hit me with the worst you got and knock me down.
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« J. Yseult Dickens»
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PUTAIN, VOUS M'AUREZ PLUS.
Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu, qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu, qui font toucher du bout des doigts les horizons. Et toujours à la fin, on est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge, et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué. A son nom que l’on crie au fond des verres de vin. A se dire que la vie, oui n’était qu’une putain.
∞ âge : 27 ans.
∞ pseudo : RedSnow
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Sujet: (+) Hit me with the worst you got and knock me down. Jeu 17 Jan - 22:24
juliet yseult dickens everybody is gonna hurt you, sooner or later, you just have to decide who's worth the pain.
NOM(S): Dickens. C'était le début de la malédiction si vous voulez son avis. On sait tous que les écrivains, aussi célèbres soient-ils, sont des âmes torturées, perdues. Se voir affubler d'un tel nom n'allait donc certainement pas lui offrir une vie heureuse et sans soucis. PRÉNOM(S): On ne peut pas dire que sa mère, un peu folle sur les bords, l'ait aidée à échapper à la malédiction. Juliet est ainsi le premier prénom dont elle s'est vue affublée, la destinant sans aucun doute à un amour interdit et mortel. Yseult ensuite, histoire de la destiner à un amour pas tout à fait consentit et simplement voulu par une certaine potion magique. Esméralda enfin, histoire qu'on lui colle aussi une histoire d'amour à sens unique, vous savez, comme si tout le reste n'était pas déjà suffisant. Oui, sa mère aimait les tragédies et elle a donc décidé que sa fille devrait en vivre trois. ÂGE: 27 ans, mais elle est toujours aussi jolie, alors ce n'est pas si grave. LIEU ET DATE DE NAISSANCE: Elle est née un 15 novembre à Scottsdale. METIER: Après avoir suivit des études de droit et passer le diplôme du barreau avec brio, elle a travaillé comme avocat commit d'office pendant un temps. Mais aujourd'hui, elle est devenue l'adjointe du maire de Scottsdale, parce qu'il faut bien que quelqu'un fasse le boulot. ORIENTATION SEXUELLE: Elle prétend qu'elle n'a pas de préférence, qu'homme ou femme, c'est la même chose. Et il est vrai qu'elle a eu des relations, plutôt courtes, avec des hommes, mais la plupart de ses relations, d'une nuit ou de plus, étaient avec des femmes. Si elle était honnête avec elle même, elle avouerait même qu'elle n'est jamais très épanouie dans ses relations, aussi bien sexuelle que romantique, avec des hommes. Ainsi donc elle se qualifiera de bisexuelle alors qu'elle est une homosexuelle non assumée. SITUATION CIVILE: Celibatârde. Elle a promis un jour à sa mère qu'elle ne laisserait personne lui prendre sa liberté. Plusieurs fois, elle a faillit à cette promesse, se laissant happer par l’euphorie de l'amour. Aujourd'hui elle s'est promis que cela ne recommencerait plus. QUALITÉS: intelligente – ambitieuse – souriante – amicale – sociable – loyale – attentionnée – travailleuse DÉFAUTS: mystérieuse – incapable d'exprimer ses sentiments – franche (un peu trop) – jalouse – un brin boudeuse parfois – n'aime pas perdre GROUPE: Lost and insecure COPYRIGHT: tumblr.
Elle a cessé de se faire appeler Juliet après le drame qui toucha sa famille. ɣ Elle est intimement convaincue qu'elle est maudite, qu'à l'image des héroïnes dont elle porte le nom, elle est destinée à ne vivre que des tragédies. Ainsi donc, elle est persuadée qu'elle ne passera jamais le cap des quarante ans. Et encore, c'est pour ne pas effrayer les gens en leur affirmant qu'elle ne vivra jamais jusqu'à trente ans. ɣ Des larmes, elle en a versé beaucoup trop à son goût. Aujourd'hui, elle préfère les retenir, mais surtout les cacher. Elle refuse de pleurer devant quelqu'un. Elle n'aime pas se mettre à nue et se montrer aussi vulnérable. ɣ A l'anniversaire de la mort de ses parents et de son frère, elle se rend sur leur tombe et dépose une rose blanche pour chacun d'eux. ɣ Elle fait toujours claquer sa langue contre son palet quand elle est agacée ou énervée. ɣ Elle n'est pas vraiment tendre avec les gens. Il est rare qu'elle les épargnes quand elle à quelque chose à leur dire, elle y va franco, tant pis si ça fait mal. Leïa échappe à cette règle, mais Leïa c'est différent. ɣ Elle parle dans son sommeil. Il paraîtrait qu'elle a tenu un monologue de cinq minutes alors qu'elle dormait. ɣ C'est une très mauvaise chanteuse, pourtant elle adore ça chanter. Et parce qu'elle n'est pas spécialement du genre à se soucier de l'avis des gens, vous l'entendrez certainement chanter à tue-tête si vous passez du côté de chez elle. ɣ Elle est très ordonnée, voir même très maniaque et ne supporte pas le désordre. Chaque chose à une place bien définie et il est déconseiller de la changer sans son avis. Elle a d'ailleurs un système de classement bien à elle mais qui est très efficace. ɣ Quand elle était petite fille, elle faisait de la gymnastique, elle en garde aujourd'hui une grande flexibilité.
◮ Quelle type de famille votre personnage a-t-il connu? Elle se met à rire chaque fois qu'on pose cette question, parce que franchement, quel type de famille imaginez-vous quand vous savez qu'elle s'appelle Juliet Yseult Esméralda et que ses frères s’appelaient Roméo, Tristan et Phoebus. Une famille pas très net, je vous l'accorde. Sa mère adorait les tragédies, tout comme les antidépresseurs prit avec du bon vin. Son père, elle ne le voyait pas beaucoup, bien trop occupé à travailler ou à s'envoyer sa secrétaire. Quand il était là, elle adorait passer du temps avec lui, elle avait alors l'impression d'avoir une vraie famille. Roméo, son frère aîné, et elle avaient une relation assez fusionnelle quand ils étaient plus jeune. Trop. Certain prétendent que l'amour interdit qu'elle est destinée à vivre, c'était lui. Ils n'ont peut être pas tord. Avec Tristan et Phoebus, elle était très protectrice, un peu trop d'après eux. La vérité, c'est qu'elle aurait fait n'importe quoi pour sa famille, aussi tordue qu'elle pouvait être. Oui c'était pas la famille idéal, mais dans le fond, elle s'en fichait, parce qu'il y avait de l'amour quand même.
◮ Comment sont ses relations actuelles avec celle-ci? Difficile d'avoir des relations avec des morts, vous croyez pas ? Or, ses parents ainsi que ses deux jeunes frères sont mort, tous assassinés. On ne reviendra pas maintenant sur cette tragédie. Il reste Roméo bien sûr, mais il est en prison et aujourd'hui, elle le hait plus qu'autre chose. Sa dernière visite à la prison remonte à il y a deux ans. Malgré tout, elle n'est pas complètement seule, il lui reste sa cousine Leïa-Rain. Autant vous dire qu'elle l'adore et que le premier qui lui fait du mal, elle le fiche derrière les barreaux illico-presto. Il y a sa tante aussi, mais ça c'est une autre histoire, une histoire compliquée, retenez juste que Yseult ne lui parle que très peu.
◮ De qui est-il le plus proche dans sa famille? Et s'il n'en a pas, qui considère-t-il comme sa famille? Roméo jusqu'à ses 15 ans, Leïa-Rain depuis. Elle n'a plus qu'elle alors forcément, ça limite les choix. Mais à défaut d'avoir une famille, Yseult a très vite tendance à prendre ses amis proches pour sa famille.
◮ Une petite anecdote, peut-être? & une phrase fétiche? réponse. ( développez un minimum)
PSEUDO: Redsnow. AGE: bientôt 24 ans. COMMENT AS TU CONNU LE FORUM : Sur bazzart lors de sa toute première ouverture . QU'EN PENSES-TU ?: Il est magnifique quand même vous ne trouvez pas ? DEDICACES: A Tyler, qui a disparue mais qui restera toujours dans nos cœurs ! On l'aimait Tyler, elle était magnifique ! (a).
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Dernière édition par J. Yseult Dickens le Sam 19 Jan - 1:40, édité 7 fois
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Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu, qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu, qui font toucher du bout des doigts les horizons. Et toujours à la fin, on est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge, et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué. A son nom que l’on crie au fond des verres de vin. A se dire que la vie, oui n’était qu’une putain.
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Sujet: Re: (+) Hit me with the worst you got and knock me down. Jeu 17 Jan - 22:24
"Toutes les histoires commencent pareil, rien de nouveau sous la lune. Pour qu'une étoile s'éteigne, il faut qu'une autre s'allume. Toutes les histoires ont leur histoire. N'écoutez pas ce qu'on vous raconte, l'amour, y'a que ça qui compte. On s'aimera toujours, on s'aimera si fort, et puis, doucement, sans le vouloir, on passe du cœur à la mémoire. Toutes les histoires commencent pareil, rien de nouveau sous la Lune. Voici celle de Roméo et Juliette." (ouverture - Roméo et Juliette, de la haine à l'amour)
Elle secoua avec délicatesse sa mère, allongée sur le canapé et visiblement endormie. Un tel spectacle n'était pas vraiment une chose rare chez les Dickens, la matriarche aimant trop mélanger ses antidépresseurs à un bon verre de vin. Un ou deux, voir plus. Devant le manque de réaction de sa mère, Juliet la secoua un peu plus fort. « Maman, réveilles toi. ». La voix hésitante de la petite fille s'éleva dans la pièce, faisant alors sursauter sa mère. Instinctivement, Juliet fit un pas en arrière. Du haut de ses huit ans, elle n'avait pas vraiment peur de sa mère, mais elle savait ô combien celle-ci pouvait être imprévisible au réveil. Malheureusement pour elle, sa mère se contenta de se tourner et de se rendormir. Elle se passa alors une main dans les cheveux avant de soupirer. Elle ne voulait pas que son père trouve sa mère dans cet état en rentrant. Pas que monsieur Dickens était ignorant de la situation, mais Juliet préférait qu'il passe un moment avec elle en rentrant, plutôt qu'il ne soit obligé de s'occuper de sa femme, dépressive et alcoolique. Posant de nouveau ses mains sur l'épaule de sa mère, elle la secoua plus vivement cette fois. Un grognement digne d'une bête féroce s'échappa alors de la gorge de sa mère, qui ouvrit tant bien que mal les yeux avant de s'asseoir. « Pourquoi il faut toujours que tu fasses ça Juliet? ». Bien que cela ressemblait à un reproche, Juliet pouvait lire dans les yeux de sa mère un brin de reconnaissance. Parce qu'elle aurait pu ne rien en avoir à faire, comme ses frères, mais non, elle était toujours là pour prendre soin de sa mère, aussi dévastée soit-elle. « Tu dois me faire une promesse Juliet. Ne laisses jamais un homme te voler cette gentillesse et cette attention. ». Sa mère lui remit alors une mèche de cheveux derrière son oreille. La petite fille n'était toutefois pas certaine de comprendre de quoi sa mère voulait parler, trop petite pour comprendre que l'état de sa mère n'était que la face immergée de sa douleur, bien trop ignorante et incapable d'imaginer que sa mère n'aimait pas son père. Qu'elle ne l'avait jamais aimé, que leur mariage était une erreur, mais qu'aujourd'hui il était trop tard pour faire demi-tour, parce qu'un divorce n'était pas envisageable pour une femme comme elle. Une femme incapable de prendre soin d'elle seule. Juliet adressa alors un large sourire à sa mère, pour essayer de la réconforter alors qu'elle voyait les larmes arriver dans les yeux de sa génitrice. « Je te promets maman. Viens, tu seras mieux dans ton lit. ». Sur ces quelques mots, Juliet se leva et tendit sa main à sa mère. Elle aperçus alors dans l'embrasure de la porte, Roméo, qui observait la scène. Elle était consciente qu'il ne comprenait pas pourquoi elle continuait de se soucier de leur mère, quand il était persuadé qu'elle les aurait vendu pour une bouteille de vin blanc. D'un signe de tête, elle lui demanda de partir, elle n'avait pas envie de discuter de ça avec lui. Pas maintenant, peut-être plus tard. Elle aida alors sa mère à se relever et l'aida ensuite à monter les escaliers, la guidant jusque dans sa chambre. Dans ces moments là, Juliet chérissait le fait d'être bien plus grande que les autres enfants de son âge. C'était un atout de taille. Dans quelques années, elle serait plus grande que sa mère. Madame Dickens ne prit même pas la peine de se déshabiller et se laissa tomber sur son lit. C'est Juliet, qui lui retira ses chaussure avant de la faire aller sous les couvertures. La petite fille était sur le point de quitter la chambre lorsque sa mère s'adressa de nouveau à elle. « Ne les laisses pas te prendre ta liberté Juliet ! Jamais. ». La petite fille ne répondit pas, trop innocente encore pour comprendre l'ampleur des mots de sa mère. Elle y réfléchirait plus tard, quand elle serait plus grande, mais pour le moment, elle allait profiter encore quelques années de son enfance.
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Assise à son bureau, Juliet laissait son crayon glisser sur le papier, formant avec minutie des mots, ceux qui viennent droit du cœur. C'était quand sa mère lui avait offert un journal qu'elle avait commencé à en tenir un. Elle avait neuf ans à l'époque, aujourd'hui, elle en avait treize. Elle sursauta légèrement lorsqu'elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. Alors d'un geste habile et rapide, elle referma son journal qu'elle cacha derrière son dos alors qu'elle c'était levée pour faire face à son frère, Roméo. « Qu'est-ce que tu fais? ». Elle s'efforça de lui sourire, pour ne pas lui montrer qu'il venait de la déranger. Elle ne supportait pas de l'envoyer balader, pas lui. Autant elle n'avait aucun scrupule à crier sur ses petits frères, autant son frère aîné, c'était tout juste si elle n'aurait pas tué pour lui. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille. « Rien, pourquoi? ». Elle vit son frère froncer les sourcils et plisser légèrement le nez, signe qu'il ne la croyait pas. Et telle une gamine prise sur le fait, elle se mit à se mordre légèrement la lèvre inférieur. « Tu es aussi douée pour mentir que pour faire la cuisine Juliet ! ». Il n'avait pas tord, mais elle lui lança tout de même un regard assassin. Elle détestait qu'il lui rappelle qu'elle était une terrible cuisinière, ce n'était pas sa faute si elle n'avait pas le choix, si leur mère n'était pas capable de leur préparer à manger et que elle, elle n'était pas douée pour ça. Elle détestait qu'il lui rappelle, parce qu'elle faisait tout pour que ses frères ne meurent pas de faim alors elle estimait qu'il aurait dû être reconnaissant. Même si ce qu'elle préparait n'était pas toujours très mangeable. « J'étais en train d'étudier, mais tu ne sais pas ce que ça veut dire bien sûr puisque tu as le QI d'une huître. ». Oui, elle n'aimait pas quand ils se disputaient, mais cela ne voulait pas dire qu'elle se laissait faire quand il lançait les offensive. Il s'approcha d'elle, un sourire aux lèvres et avant qu'elle ne puisse réagir, il lui prit son journal des mains. Elle laissa alors échapper un grognement. « Dis donc, t'as une drôle de façon d'étudier toi ! ». Elle le regarda alors ouvrir son journal, retenant son souffle alors qu'elle ne voulait pas qu'il en lise un seul mot. « Aujourd'hui, il portait sa chemise rouge, tu sais, celle que j'adore. Il m'a même regardé et puis il m'a sourit. Au moins, il sait que j'existe, même si c'est tout ce qu'il doit savoir de moi. Anton. Son prénom est aussi agréable aux oreilles qu'il est agréable à regarder. Dis journal, tu crois qu'on peut être amoureuse à treize ans? ». A mesure qu'il venait de lire les derniers mots qu'elle avait écrit, elle avait pu voir le regard de son frère s'assombrir. Il referma le journal dans un claquement sonore avant de le jeter sur le lit et de s'approcher de sa petite sœur. « C'est qui ce Anton ? ». Il avait la voix un peu trop sèche et sans vraiment comprendre pourquoi, il lui faisait un peu peur. Jamais encore elle n'avait vu cette ombre dans les yeux de son frère. Jamais encore il n'avait été confronté à la triste vérité, elle en aimait un autre plus fort qu'elle ne l'aimait lui. Il fit claquer sa langue contre son palet. « Tu sais quoi, je m'en fou ! ». Quoi qu'il puisse dire, elle avait lu la jalousie dans le regard de son frère et elle ne la comprenait pas vraiment. Croyait-il sincèrement qu'elle l'aimerait plus fort que tous jusqu'à la fin de leur vie ? Non, elle laissa cette pensée s'envoler en le regardant sortir de sa chambre. Elle ne savait pas quoi penser de tout ça, mais c'était la première fois que son frère lui faisait peur, pas la dernière.
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Les bras croisés, le regard planté dans celui de son frère, Juliet n'avait pas l'intention de céder à la demande de son aîné. Il était passé depuis longtemps le temps où ils prenaient leur bain ensemble. Cela allait quand ils étaient gamins, maintenant c'était limite pervers. S'il restait le membre de sa famille duquel elle était le plus proche, depuis quelques temps déjà, leur relation commençait à s’effriter. Eux si fusionnels avant, commençaient à se disputer de plus en plus. Elle avait souvent l'impression que son frère supportait mal qu'elle grandisse et qu'elle s'intéresse à d'autres garçons que lui. Pas qu'elle soit de celle qui craque facilement pour les garçons populaires de son école pourtant. Mais oui, elle commençait à s'intéresser à eux, à ne plus vraiment les voir que comme des amis potentiels. Mais ce n'était pas au goût de Roméo qui le lui faisait comprendre, brutalement parfois. « Il n'y a rien de mal ! On le faisait souvent avant! ». Elle fit claquer sa langue contre son palet face à l'entêtement de son frère. Elle commençait petit à petit à comprendre ce que sa mère voulait dire quand elle lui demandait de ne jamais laisser personne lui voler sa liberté. « Avant on était gamin Roméo, c'était différent ! Putain, t'as cru que j'étais ta petite chose ou quoi ? Que tu déciderais jusqu'à la fin de ma vie ce que je ferais et avec qui je le ferais? ». Son énervement transparaissait dans le ton de sa voix. Elle pourtant si douce et innocente la plupart du temps. Elle qui préférait passer son temps à étudier qu'à jouer aux jeux vidéos avec ses frères, ou même à sortir faire les magasins avec ses amies. Calme et discrète ne voulait toutefois pas dire totalement docile. Son frère ouvrit la bouche, mais il fut interrompu avant de pouvoir dire quoi que cela soit. « Qu'est-ce qu'il se passe ici ? ». Elle défia alors Roméo du regard, l'invitant à dire la vérité. Il grimaça légèrement et elle comprit qu'il avait bien conscience de l'immoral de sa demande. Et c'est ce qui lui fit le plus peur dans le fond. Si il avait vraiment pensé que ce n'était pas si grave, que c'était innocent, alors peut-être qu'elle aurait pu se dire qu'il était seulement nostalgique du passé. Mais là, ça prenait un tout autre sens. Elle ne reconnaissait plus ce frère qu'elle avait tant aimé, quelque chose avait changé en lui, mais elle n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être. « Rien. ». Elle le regarda tourner les talons sans rien dire, sursautant légèrement en sentant la main de son père se poser sur son épaule. Elle soupira légèrement en fermant les yeux. « Tu es sûre que ça va Juliet ? ». Elle lui répondit d'un simple signe de la tête, mais son silence et l'hésitation de sa réponse ne fit qu’alarmer un peu plus son père qui la prit dans ses bras. Sans vraiment oser avouer d'où elles venaient, elle laissa quelques larmes inonder ses yeux puis couler sur ses joues. Elle avait peur de son frère, de ce dont il était capable. Il avait dans le regard cette ombre qui grandissait, cette ombre effrayante qu'elle ne comprenait pas. Qu'était-il arrivé à Roméo ? Elle n'en avait pas la moindre idée. « Papa, il se passe quelque chose avec Roméo.. Je... Je ne le reconnais plus. ». Ainsi avouait-elle son plus grand doute à son père. Il se passait quelque chose chez son frère, elle ignorait comment l'aider, mais elle savait qu'il fallait en parler à quelqu'un. Peut-être son père aurait-il la réponse. « Ce n'est rien Juliet, c'est juste l'adolescence. ». La réponse de son père fut bien loin de rassurer la jeune fille, mais elle décida de ne pas insister, pensant qu'elle se faisait peut-être des idées et que dans le fond son père avait peut-être raison. Il aurait certainement mieux valu qu'elle insiste ce jour là.
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La folie humaine a bien des visages, autant peut-être que d'origines. Parfois, quand vous êtes attentif, vous pouvez la voir grandir dans les yeux de quelqu'un. Peut-être alors pourrez-vous l'aider. Juliet avait essayer d'aider son frère, en parlant de ses doutes à son père. Mais plutôt que d'être prise au sérieux, on s'efforça de la rassurer, ne pensant pas une seule seconde qu'elle pouvait avoir raison. C'est ainsi que dans la nuit de 31 juillet 2000, la folie s'empara complètement de Roméo Dickens et qu'il fut trop tard pour le sauver. Lui, mais surtout ses parents et ses deux jeunes frères, alors âgées de 12 et 10 ans. Personne ne sait vraiment ce qui a bien pu se passer dans la tête du jeune homme, pour qu'en pleine nuit, armé d'un fusil de chasse, il tira d'abord sur son père, puis sur sa mère, avant de se rendre dans la chambre de ses frères, apeurés, et de tirer sur eux. Si les voisins, alertés par les coups de feux, n'avaient pas appelé la police, certainement le jeune homme aurait-il retourné l'arme contre lui, il n'en eut toutefois pas le temps. Un drame dont on parlerait encore, de nombreuses années plus tard. Un drame, qui laissa une orpheline, Juliet Yseult Esméralda Dickens, absente du domicile familial ce jour là. Juliet qui se tenait présentement devant la tombe de ses parents, les larmes aux yeux, une assistante sociale un peu en retrait. Aucun membre de sa famille n'avait voulu devenir son tuteur, trop effrayé, sans doute, à l'idée qu'un jour elle devienne comme son frère, une tueuse de sang froid. Et oui, son innocence s'était envolée lorsqu'elle avait vu les corps sans vie de sa famille, lorsqu'elle avait vu définitivement, cette ombre dans les yeux de Roméo. D'un geste de la main, elle essuya les larmes qui avaient couler sur ses joues. Elle s'agenouilla pour déposer le bouquet de rose qu'elle avait dans ses mains. « Je te promets maman, je te promets de ne jamais me laisser enchaîner par qui que cela soit! ». Quelques mots qui n'avaient plus de signification que pour elle, mais qui deviendrait alors important pour la demoiselle. Demoiselle, qui se jour là laissa tomber son prénom Juliet pour revêtir celui d'Yseult. Elle venait de vivre sa première tragédie, elle pouvait passer à la suivante.
Dernière édition par J. Yseult Dickens le Ven 18 Jan - 17:22, édité 9 fois
« J. Yseult Dickens»
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Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu, qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu, qui font toucher du bout des doigts les horizons. Et toujours à la fin, on est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge, et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué. A son nom que l’on crie au fond des verres de vin. A se dire que la vie, oui n’était qu’une putain.
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Sujet: Re: (+) Hit me with the worst you got and knock me down. Jeu 17 Jan - 22:24
"Les oiseaux qu'on met en cage, peuvent-ils encore voler ? Les enfants que l'on outrage, peuvent-ils encore aimer ? J'étais comme une hirondelle, j'arrivais avec le printemps. Je courrais par les ruelles, en chantant des chants gitans." (Les oiseaux qu'on met en cage – Notre Dame de Paris)
Elle resserra un peu les livres contre sa poitrine. Le couloir qui se dressait devant elle, grouillant d'élèves, lui paraissait interminable. Entrer au Lycée est une étape importante pour chaque adolescent. C'est le début d'une nouvelle vie, d'un nouveau monde. Pendant sa dernière année de collège, elle avait été tellement excitée à l'idée d'enfin entrer au lycée, trois ans et elle partirait faire ses études dans une grande université. Mais les choses avaient quelque peu changé depuis que son frère avait laisser sa folie s'emparer de lui et avait tué toute leur famille. Depuis, elle appréhendait ce jour. Elle avait refuser d'entrer dans un autre lycée, parce qu'elle n'avait rien à se reprocher et qu'elle ne voulait pas changer de ville sous prétexte que son frère était un psychopathe. Oui, sa tante ne voulait pas d'elle, ses anciennes amies ne voulaient plus lui parler, mais cela ne voulait pas dire qu'elle devait courber l'échine pour satisfaire ces gens qui ne prenaient pas même la peine de l'écouter. Elle ferma les yeux un instant avant d'inspirer profondément. Elle appréhendait, mais c'est la tête haute qu'elle se dirigea jusqu'à son casier, priant secrètement qu'on la laisserait tranquille. Et elle y crut lorsqu'elle pu enfin atteindre son casier et l'ouvrir sans encombre. Peut-être que les gens étaient passé à autre chose, qu'ils avaient oublié et que cela n'aurait pas de véritable importance finalement. Un espoir qui s'envola lorsque la porte de son casier fut fermée avec fracas, contre son gré. Elle posa alors son regard sur le grand blond qui se tenait face à elle, accompagné par deux autres garçons. Elle nota tout de suite qu'ils portaient la veste du lycée, signe qu'ils appartenaient à l'équipe de football, ou peut être de basket, elle n'était pas trop sûre. « Alors Dickens, comment va ton frère ? Il ne s'est pas échappé pour venir finir le travail? ». Elle les regarda en gardant le silence. Que savait-il de la vérité lui ? Rien, rien du tout. Bien entendu qu'il ignorait que Roméo n'aurait jamais osé tiré sur elle. Bien entendu qu'il ignorait que si elle avait été là ce soir-là, peut être que sa famille serait encore en vie. Mais ils s'en fichaient dans le fond, ils se fichaient de connaître les motivations de la folie de Roméo, tout ce qui comptaient pour eux, c'était de savoir qu'il était fou au point de tuer. « Bah alors, il t'a arraché la langue ? Pourtant mon frère qui était en classe avec toi l'an dernier prétend que tu savais très bien t'en servir. ». Elle grimaça au sous-entendu. Elle le reconnaissait maintenant, elle l'avait vu une fois ou deux venir chercher son frère, avec qui elle était sortie Une belle erreur oui. Elle se passa une main dans les cheveux, se mordant légèrement l'intérieur des joues pour se donner du courage. « Si mon frère venait à s'échapper, je ne me ferais pas de soucis pour moi, mais plutôt pour toi. Il n'a jamais aimé les mecs qui s'approchaient trop de sa petite sœur ! ». Elle les regarda se mettre à rire, pensant qu'il ne s'agissait là que d'une réplique maladroite de sa part. Bien entendu que c'était marrant pour eux, ils étaient les bourreaux, pas les victimes. Elle se mordit de nouveau l'intérieur des joues, mais pour ne pas laisser ses larmes monter cette fois. « C'est qu'elle essaie de mordre en plus la petite. ». Ils rirent de nouveau et elle fit claquer sa langue contre son palet, son regard s'assombrissant légèrement. « Tu devrais peut-être te méfier de la petite. Il n'a pas été confirmé que mon frère a agit seul tu sais ! La police pense toujours que si je suis en vie, c'est parce que j'étais impliquée, tu devrais peut être penser à ça, tu ne crois pas? ». A choisir, elle préférait qu'ils aient peur d'elle. Après tout, quitte à devoir passer le reste de sa scolarité seule, elle préférait qu'on la laisse tranquille. Sur ces mots, elle lui adressa un sourire avant de tourner les talons et de s'éloigner de lui. Ses années de lycée ne seraient absolument pas tranquilles.
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La bibliothèque, lieu calme et reposant, mais surtout déserté par la plupart des élèves du lycée. Sauf pour les élèves comme Yseult, sérieux et dont l'ambition dépassait le simple désire de devenir reine de promo ou de gagner le match de championnat. Et pour elle, c'était aussi l'endroit idéal pour être sûre que personne ne viendrait l'emmerder. Si elle y était ce jour-là c'était pour préparer le débat qui devrait se tenir le week-end prochain. On lui avait collé une nouvelle partenaire et elle avait tenu à la rencontrer avant, histoire qu'elles puissent mettre au point leur stratégie. Mais si elle avait été ponctuelle, ce n'était pas le cas de la prénommée Lysandra. Yseult était plongée dans la lecture d'un ouvrage traitant de l'esclavage des noirs lorsqu'elle entendit qu'on tirait la chaise à côté d'elle. Elle releva alors la tête pour poser son regard sur une blonde aux yeux vert émeraude. Elle lui adressa un sourire, même si elle était agacée par le retard de sa nouvelle partenaire. « Excuses moi du retard, j'ai dû garder ma petite sœur plus longtemps que prévu. ». Elle se contenta alors de hausser les épaules, comment pouvait-elle lui en vouloir avec une excuse comme celle-là ? Elle garda alors le silence et déposa un ouvrage devant sa camarade. Yseult n'était pas connue pour être bavarde, ni pour tourner autour du pot. Plutôt pour sa franchise et le manque d'émotion dans ses propos. Elle regarda Lysandra la regarder et fronça les sourcils. « Quoi? ». « Je ne comprends pas pourquoi tu n'es pas plus populaire. Après tout, tu es belle, tu aurais facilement pu devenir cheerleader et devenir la reine de promo, alors pourquoi le club de débat? ». Yseult se redressa un peu et examina sa camarade de la tête au pied. Lysandra ne pourrait en aucun cas nier être nouvelle ici, sinon elle aurait su. Bien que cela n'ai jamais vraiment été dans ses plans, même si elle avait voulu devenir Cheerleader, la coach ne l'aurait jamais prise, cela ne faisait aucun doute. Ce qui était une perte pour elle d'ailleurs, en temps qu'ancienne gymnaste, Yseult se débrouillait plutôt pas mal. Elle remit une mèche de ses cheveux en place en examinant Lysandra. Posait-elle vraiment la question par curiosité ou était-elle en train de se fiche d'elle ? Elle n'arriva pas à décider duquel des deux il s'agissait. « Entre faire des courbettes et me faire engrosser par le capitaine de l'équipe de foot ou remplir mon dossier scolaire de bonnes notes et d'activité extra-scolaire intellectuelles, j'ai vite fais mon choix. ». Peut-être avait-elle été un peu trop sèche avec Lysandra, mais elle n'était pas vraiment habituée à ce que les gens lui posent ce genre de question, ou qu'ils ne lui posent de question tout court pour être honnête. Elle était plutôt habitué à les entendre chuchoter derrière son dos et à les voir l'éviter, comme si elle avait été porteuse d'une maladie extrêmement contagieuse. Elle n'y portait que peu d'attention, persuadé qu'elle réussirait sa vie quand eux seraient coincé dans un boulot merdique pour le reste de leur vie. « Il n'empêche que tu aurais divinement bien porté l'uniforme des cheerleaders. ». Yseult fronça alors les sourcils, pas vraiment certaine de comprendre d'où cette réflexion pouvait bien venir. Elle secoua doucement la tête, décidant de ne pas trop y prêter d'attention et de plutôt se concentrer sur l'histoire de l'esclavage aux Etats-Unis et en Europe.
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Elle ramassa quelques petits gravillons, les déposant dans sa main et jouant légèrement avec eux. Elle releva ensuite la tête pour regarder la maison qui se dressait devant elle et plus particulièrement, la fenêtre de la chambre de sa cousine. Elle prit un des gravillons qu'elle lança sur le fenêtre. Leïa devait dormir, mais elle avait besoin d'elle maintenant. Ce n'était pas la première fois d'ailleurs qu'elle la réveillerait en pleine nuit de la sorte. Une fois de plus, Yseult avait fuit la maison de sa famille d'accueil. Ce n'était pas qu'ils étaient cruels ou qu'ils ne s’intéressaient pas à elle, c'était juste qu'elle ne voulait pas vivre avec eux. Tout comme elle ne voulait pas vivre avec sa précédent famille d'accueil. Elle n'était pas une enfant difficile, plutôt tout le contraire même, mais quand il était question de famille, elle n'était pas aussi calme et docile que le reste du temps. Peut-être parce qu'elle nourrissait toujours l'espoir que sa tante changerait d'avis et qu'elle la prendrait avec elle, tout comme elle avait accueillis Leïa, plusieurs années auparavant. Devant le manque de réactions de sa cousine, elle lança un nouveau caillou sur la fenêtre. Il était difficile de se dire qu'on ne voulait pas d'elle pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait. De la part des autres, elle le comprenait, de la part de sa tante, c'était plus difficile. Heureusement, il y avait Leïa, elle lui permettait de tenir, même si elle ne s'en rendait peut-être pas tout à fait compte. Elle soupira en se rendant compte qu'il n'y avait toujours pas de mouvement dans la chambre de sa cousine. Le doute s'installa alors en elle, et si Leïa n'était pas là ? Alors elle dormirait dehors, hors de question qu'elle y retourne. Elle n'avait pas besoin d'une nouvelle famille, elle en avait déjà une. Elle lança de nouveau un caillou sur la fenêtre, bien décidée à réveiller sa cousine. Dormir dehors n'était pas vraiment une option qui l'enchantait plus que ça pour être honnête. Elle soupira légèrement en donnant un coup de pied dans une petite pierre qui traînait là. Un sourire se dessina alors sur ses lèvres lorsque la lumière s'alluma enfin dans la chambre de sa cousine, qu'elle pu bientôt apercevoir à sa fenêtre. Elles échangèrent alors un regard plein de sous entendu et Leïa disparu bientôt de la fenêtre. Yseult se dirigea alors rapidement vers la porte d'entrer, que sa cousine ne tarda pas à ouvrir. Elle déposa un baiser sur le joue de la rousse, sa façon à elle de s'excuser de la réveiller ainsi en pleine nuit. Elle n'avait jamais été très douée pour exprimer ses sentiments, avec le temps, cela n'avait fait qu'empirer. Avec Leïa, c'était un peu différent, elle était un peu plus expressive, même si ce n'était pas encore trop ça. « Tu penses que je peux dormir là cette nuit ? ». Il n'y eu pas de réponse, elle n'en avait pas vraiment besoin pour être honnête. Elles montèrent alors toutes les deux dans la chambre de la rousse. Elle ne savait vraiment pas ce qu'elle serait devenue sans sa cousine, certainement aurait-elle dormit sous les ponts plus d'une fois.
ɣɣɣ
Elle avait le cœur léger d'une adolescente amoureuse. Parce que malgré la promesse qu'elle avait faite à sa mère, elle n'avait pas pu lutter contre cette sensation étrange dans son estomac, elle n'avait pas pu lutter contre cette euphorie qui s'était emparée d'elle depuis qu'elle avait embrassée Lysandra. Jamais ô grand jamais elle n'aurait pu imaginer que cela soit chose possible. Bien souvent elle s'était déjà imaginée finir en avocate aigrie par la solitude. Aujourd'hui, une nouvelle lueur d'espoir s'était allumée dans son regard, finalement, peut-être que ce n'était pas aussi terrible que ça de tomber amoureuse et d'accepter de dépendre, au moins un peu, d'une autre personne. L'idée de se rendre au lycée devenait alors moins pénible. C'est donc un large sourire sur les lèvres qu'elle marchait dans le couloir ce jour là, persuadée que tout irait mieux maintenant. Son sourire toutefois s'effaça quand elle aperçu Lysandra avec le groupe des Cheerleaders, il se transforma même en grimace alors qu'elle arrivait à son casier. Que faisait-elle avec ces filles ? Elle jeta quelques coups d’œil rapide avant de soupirer et d'ouvrir son casier. Elle se faisait sûrement des idées, après tout, Lysandra n'avait peut-être qu'un devoir à faire avec l'une d'entre elles. Elle était trop habituée aux tragédies qu'elle en avait presque prit l'habitude de tout transformer en l'une d'entre elles. Mais une voix la fit sursauter. « Alors Dickens, on a changé d'équipe? ». Pas certaine de comprendre, elle fronça les sourcils en regardant Lysandra, restée plus loin. Au regard que la blonde lui lança, elle comprit alors. Elle se mordit l'intérieur des joues, énervée par elle même, d'avoir été aussi stupide. « Dis moi, tu croyais vraiment que quelqu'un pouvait s'intéresser à toi? ». Elle avait sincèrement envie de partir en courant, de s'enfermer dans sa chambre et de pleurer toutes les larmes de son corps. Mais jamais elle ne se rabaisserait à leur faire se plaisir. Elle préférait encore encaisser n'importe laquelle de leurs insultes toute la journée plutôt que d'imaginer le pouvoir qu'elles auraient sur elle si elle succombait. « En attendant, elle n'avait pas l'air de détester ça. Du moins pas quand elle m'a embrassée. ». Oui, parce que c'était Lysandra qui avait fait le premier pas, pas elle, elle n'aurait jamais osé de toutes façons. Elle regarda le large sourire se dessiner sur les lèvres de son bourreau, visiblement fière d'elle. « Qu'est-ce que tu peux être conne ma pauvre fille ! Tu crois vraiment qu'une fille comme Lysandra est lesbienne ? Il n'y a que les laisser pour compte comme toi qui se tourne vers les femmes à défaut de pouvoir trouver un mec. Tu crains Dickens, personne ne voudra jamais de toi ! ». Une part d'elle même souhaita alors que Roméo soit là. La protection de son frère aîné lui manquait tellement parfois. Pourtant, si elle était ainsi persécutée, c'était à cause de lui, parce que tout le monde avait plus ou moins peur d'elle, à cause de ce qu'il avait fait. La capitaine des Cheerleaders ne jugea pas nécessaire de rester plus longtemps et retourna avec son groupe de pétasses, comme elle aimait à les appeler. Son regard ne quitta pas Lysandra. Ainsi donc venait-elle de vivre sa deuxième tragédie. Parce que celui qui prétend qu'un amour d'adolescente piétiné n'est pas une tragédie a oublié ce qu'être adolescente veut dire.
Dernière édition par J. Yseult Dickens le Ven 18 Jan - 20:28, édité 4 fois
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Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu, qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu, qui font toucher du bout des doigts les horizons. Et toujours à la fin, on est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge, et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué. A son nom que l’on crie au fond des verres de vin. A se dire que la vie, oui n’était qu’une putain.
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Sujet: Re: (+) Hit me with the worst you got and knock me down. Ven 18 Jan - 17:10
"Death is not the greatest loss in life. The greatest loss is what dies inside us while we live." ( Norman Cousins )
L'université, cela n'a rien à voir avec le Lycée. Ce que vous étiez avant ne compte plus, vous avez enfin une chance de montrer qui vous êtes vraiment. Une chance que Yseult ne manqua pas de saisir lorsqu'elle foula le campus de Yale. Si beaucoup prétendent que les années lycée sont les plus belles, pour elle, ce fut ses années de fac et d'école de droit. Et assise dans ce bar avec un groupe d'amis, elle ne pouvait absolument pas le nier. Quitter Scottsdale n'avait pas été si facile pourtant, ne voulant pas laisser sa cousine. Mais c'était la chance de sa vie, elle avait obtenu une bourse d'étude et elle en rêvait depuis longtemps, alors elle ne l'avait pas laissé filée. Et plusieurs années plus tard, voilà qu'elle se retrouvait là, accompagnée d'amis, elle avait presque l'impression de rêver. « Trinquons à la liberté ! Fini les études, bonjour la vrai vie, le monde cruel du travail! ». Il y eu des éclats de rires, des verres qui s'entrechoquèrent, puis chacun but d'une traite son verre de tequila. Yseult grimaça, peu habituée à boire de l'alcool, un vice qu'elle avait d'ailleurs découvert à Yale. Le jeune homme qui venait de parler lui adressa un sourire accompagné d'un clin d’œil. Elle lui rendit son sourire, mais fut quelque peu gênée. Elle avait beau lui avoir répété encore et encore que ce qu'il s'était passé entre eux n'était que l'histoire d'une nuit, il semblait qu'il s'accrochait à l'espoir qu'il y aurait plus. Heureusement pour elle, elle retournait à Scottsdale dans quelques jours et il ne serait plus qu'un mauvais souvenir. « Alors ça y est, c'est vraiment fini, je verrais plus jamais vos tronches? ». Malgré l'humour utilisé, chacun savait que tous ici regretterait cette belle amitié qu'ils avaient noué. Bien sûr, certains se reverraient sûrement, mais pour la plupart, ils n'auraient le droit qu'à un carte pour Noël, et puis c'est tout. Yseult servit alors une nouvelle tournée de tequila à chacun puis prit son verre. « Faisons un pacte alors ! Promettons-nous de nous revoir un fois par an dans ce bar! ». Pour une fois qu'elle s'était faite des amis, elle n'avait pas envie de les laisser filer aussi rapidement. Pendant ses années d'études, ils étaient un peu devenu sa deuxième famille, celle qu'elle s'était choisie. Et ici, pas de drame, ou si peu, juste des fous rire et de longues heures de révision. « Amen ma sœur ! ». Sur cette déclaration du comique du groupe, ils burent tous leur verre, scellant ainsi leur promesse. Promesse qu'ils oublieraient parfois, mais qu'ils tiendraient tous, parce que loin de yeux loin du cœur cela ne s'applique pas à la famille et aux amis.
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Elle sauta quand la sonnette de son appartement retentit. Elle regarda alors l'heure, surprise. Elle n'attendait personne. Elle regarda un moment la porte de son appartement en hésitant, devait-elle ouvrir, oui ou non ? Pour être honnête, elle n'y tenait pas vraiment. Yseult aimait sa tranquillité et n'était pas une adepte des visites surprises. Au point même que Leïa ne sonnait plus pour entrer chez elle, de peur que sa cousine n'ouvre pas. Elle se passa une main dans les cheveux puis la langue sur les lèvres. Elle soupira quand on sonna de nouveau. « Ça va, j'arrive! ». Elle était clairement agacée et ne le cachait pas vraiment. Qu'importe qui se trouvait derrière cette prote, il ou elle avait intérêt à avoir une bonne raison. Elle prit son temps pour parcourir les quelques mètres qui la séparait de sa porte, mais se décida enfin à l'ouvrir. Elle se retrouva alors face à une jeune femme, un peu plus âgée qu'elle mais pas tant que ça, le sourire collé au lèvre et une pochette à la main. La brune lui tendit la main et par politesse, elle la lui serra. « Bonjour, Litlith Blackbird, adjointe du procureur. ». Elle fronça les sourcils, mais ne répondit pas, se contentant de se décaler un peu pour laisser entrer la jeune femme. Qu'est-ce que l'adjointe du procureur pouvait bien lui vouloir ? Jusqu'aux dernières nouvelles, chacune de ses affaires s'étaient plus ou moins déroulée sans encombres. Elle se passa nerveusement une main dans les cheveux. « Je peux faire quelque chose pour vous? ». Elle préférait aller droit au but, elle n'avait pas envie de passer trop de temps à se demander ce qu'on pouvait bien lui vouloir. Elle détestait ça au moins autant que les visites surprises. « Vous devriez vous asseoir ». En théorie, c'était plutôt Yseult qui aurait dû inviter la jeune femme à s'asseoir et non l'inverse. Quelque chose n'allait pas et une boule se créa alors au creux de son estomac. Bien qu'elle n'aimait pas tant recevoir de conseil sous son propre toit, elle s’assit comme la brune le lui avait conseillée. « Le nouveau procureur a décidé de rouvrir l'affaire concernant votre frère. ». Le ciel lui serait tombé sur la tête que cela lui aurait certainement fait le même effet. C'était pire que de se recevoir un coup de poing en pleine figure, elle qui pensait que cette histoire était derrière elle, qu'elle n'aurait plus jamais à en entendre parler. Elle remercia intérieurement Lilith de lui accorder, en silence, le temps qu'il lui fallait pour se remettre d'une telle bombe. Elle la regarda sans vraiment réagir s'asseoir en face d'elle. Quelle personne saine d'esprit voudrait rouvrir le dossier de son frère ? « Pourquoi? ». C'était la seule chose qui lui venait en tête. Parce que cela n'avait aucun sens. « Parce que je le lui ait demandé. J'étais au lycée avec votre frère, je l'ai bien connu. Je pense qu'il n'a pas eu un avocat digne de ce nom à l'époque. Je ne crois pas que votre frère avait toute sa tête ce jour là et je pense qu'il devrait plutôt être dans un institut spécialisé plutôt qu'en prison. ». Cette fois, Yseult se releva brutalement, le regard noir, la colère visible et les poings serré. « Roméo a tué toute ma famille ! Tristan et Phoebus n'étaient âgés que de 12 et 10 ans ! Et vous, vous débarquez ici parce que soit disant vous le connaissiez ! J'en ai rien à foutre vous comprenez ! Roméo a sa place en prison, ce que vous vous pensez, ça ne compte pas, ce n'est pas votre famille qu'il a tué! ». Elle n'avait pas pu retenir les larmes qui lui étaient montée aux yeux. C'est le pas colérique qu'elle se dirigea de nouveau vers sa porte et qu'elle l'ouvrit avant de regarder la jeuen femme. « Dehors ! Dégagez de chez moi, je veux plus vous voir! ». Elle avait presque crié ces mots. Elle ne voulait plus entendre un mot de ce que cette femme avait à lui dire. L'adjointe du procureur ne chercha pas à discuter, visiblement consciente que cela ne servait à rien. Elle ramassa ses affaires et sortit sans un mot. Après avoir refermé la porte, Yseult se laissa glisser le long de celle-ci, en larmes.
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Elle avait le pas tremblant alors qu'elle avançait dans cette maison pleine de souvenir. A la mort de ses parents, elle en avait hérité. Elle avait toujours fait en sorte qu'elle soit entretenue, mais c'était la première fois qu'elle y entrait de nouveau après le drame. Plus de dix ans plus tard. Et elle n'était pas seule, elle avait emmené avec elle cette Lilith Blackbird. Avant de vraiment considérer de rouvrir le dossier de son frère, elle lui avait demandé de lui accorder un peu de temps pour la convaincre que ce n'était pas une bonne idée. Lorsqu'elle monta les escaliers, elle se mordit l'intérieur des joues pour ne pas pleurer, elle s'y refusait. Des larmes, elle en avait assez versé, aujourd'hui, elle se devait d'être forte. Elle conduisit alors Lilith jusque dans l'ancienne chambre de ses parents. « Il a prit l'arme de mon père, qui était dans le garage, puis il est monté directement ici. Il a tiré sur mon père d'abord, parce qu'il savait que le coup de feu le réveillerait et que s'il ne se débarrassait pas de lui en premier, il ne pourrait pas aller jusqu'au bout. ». Elle avait la voix tremblante, elle n'avait encore jamais raconté l'histoire à personne. Ceux qui savaient évitaient de lui en parler, ceux qui ignoraient ne s'étaient jamais assez intéressée à elle pour vouloir entendre cette partie sombre de son passée. Elle se passa une main dans les cheveux, visiblement très mal à l'aise. « Une fois qu'il a été certain que mon père ne se relèverait pas, il a tiré sur ma mère, qui s'était réveillée et qui, je l'imagine, était horrifiée face à la scène qui venait de jouer devant elle. ». Elle cligna plusieurs fois des paupières, comme si elle avait eu une poussière dans l’œil, quand en réalité ce n'était que l'expression de ses sentiments. Sans rien ajouté de plus, elle se dirigea vers la chambre que ses deux jeunes frères partageaient à l'époque. Elle aurait préféré passer sous un train que de se retrouver là. C'était douloureux et cela remettait en cause les promesses qu'elle s'était faite de ne plus pleurer. « Tristan et Phoebus avaient été réveillés par les coups de feux, ils avaient eu peur et s'étaient caché sous leur lit. Roméo les en a fait sortir et il les a recouché. Juste avant de leur tirer dessus. Ils étaient innocent, ils n'avaient jamais rien demandé à personne. Ils n'ont jamais eu la chance de grandir. ». Elle s'arrêta en regardant la pièce, n'arrivant plus vraiment à retenir les larmes dans ses yeux. Lilith qui était restée silencieuse tout le long lui prit doucement la main. Mais Yseult était bien trop fière pour laisser cette femme la consoler, ne serait-ce qu'un peu, alors elle retira rapidement sa main. Elle n'avait besoin de personne, mais certainement pas de cette femme. « Tu as été le voir n'est-ce pas ? Est-ce qu'il t'as dit pourquoi il a fait ça? ». Une question qui était restée sans réponse tout au long du procès, parce que Roméo refusait d'y répondre. Yseult n'avait jamais eu le courage de dire à qui que cela soit qu'elle connaissait la réponse à cette question. « Non. Il refuse de parler à quelqu'un d'autre que toi. ». Elles étaient passé au tutoiement quelques jours plus tôt, à la demande de Yseult. Elle se passa une main dans les cheveux de nouveau et essuya ensuite quelques larmes. Elle faisait dos à Lilith, incapable de croiser son regard. « J'ai vu la folie grandir dans les yeux de mon frère à mesure que je grandissait, que je m'éloignais de lui. J'ai essayé de prévenir mon père, mais personne ne m'a jamais prise au sérieux. Roméo les a tué parce que quand il a apprit qu'on m'avait autorisé à passer la nuit chez un garçon, il a perdu la tête. ». Elle se retourna alors pour faire enfin face à son interlocutrice silencieuse. Bien sûr que son frère n'avait pas toute sa tête à l'époque, elle en était consciente. Malgré tout, elle restait persuadée que la place de celui-ci était derrière les barreaux. « Si tu le fais sortir pour le mettre dans une quelconque institution, il s'échappera. Il s'échappera et il me retrouvera. Et si il ne me tue pas, il tuera toutes les personnes qui sont trop proche de moi. Tu es vraiment sûre de vouloir prendre ce risque ? Parce que moi non. ». Ce jour là, Yseult n'ajouta rien d'autre. Elle se contenta de regarder un moment Lilith avant de la laisser seule dans cette grande maison. Peut-être qu'elle était égoïste en voulant ainsi garder son frère derrière les barreaux, mais sincèrement, elle s'en fichait. Il avait gâché sa vie, elle ne voulait en aucun cas qu'il soit pardonné pour ça. Peut-être qu'elle exagérait, peut-être que son frère n'aurait jamais rien fait de ce qu'elle lui avait dit, mais Lilith n'avait aucun moyen de le vérifier et elle espérait que ce serait suffisant pour au moins la faire douter.
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C'est le cœur au bord des lèvres qu'elle s'étaient rendue jusqu'ici. Pour la première fois depuis plus de dix ans. Peut-être aurait-elle dû le faire plus tôt, elle n'en avait aucune idée. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'avant ce jour, elle n'avait jamais eu la force de rendre visite à son frère en prison. Le lieu lui donnait des frissons dans le dos, au point même d'en venir à presque plaindre Roméo. Puis elle se souvint ce qu'il avait fait et considéra qu'il n'avait que ce qu'il méritait. Lorsque le gardien lui ouvrit enfin la porte, elle retint son souffle un instant. Était-elle vraiment prête à lui faire face ? Elle n'en était absolument pas sûre, mais il était trop tard pour revenir en arrière maintenant. Elle le repéra, assis à une table un peu en retrait. Elle hésita, mais fut bien obligée d'avancer lorsqu'elle fut poussée par les autres visiteurs. Elle s'approcha alors de lui, mais recula d'un pas quand il essaya de la prendre dans ses bras. « Tu est venue! ». Il avait le sourire au lèvre et elle avait envie de vomir. Elle n'avait rien à faire ici, maintenant elle s'en rendait bien compte. Elle détestait Lilith, qui avait accepté de ne pas rouvrir le dossier si elle rendait visite à Roméo. Pourquoi avait-elle accepté ? Était-elle endommagée à ce point ? Sans aucun doute. « Je ne suis pas vraiment là pour toi! ». Elle était froide, dure, mais à quoi s'attendait-il ? A ce qu'elle lui saute dans les bras et qu'elle lui dise qu'elle lui pardonnait tout ? Cela n'arriverait jamais. « Je ne devrais pas être là. ». Elle se releva alors, prête à repartir, mais il posa sa main sur la sienne. « Attends! ». Elle dégagea rapidement sa main de la sienne, mais s'arrêta, lui donnant une chance de s'exprimer. « Je regrette tu sais. Vraiment. Je.. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit ce jour là... Tu me manques Juliet. ». Elle grimaça en entendant ce prénom. Plus personne ne l'avait utilisé depuis le drame. Elle baissa la tête et soupira avant de s'éloigner de lui. Il ne regrettait rien, sauf d'être séparé d'elle, de ça elle en était certaine.
« J. Yseult Dickens»
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PUTAIN, VOUS M'AUREZ PLUS.
Elle avait les yeux noirs desquels on voit du bleu, qu’on prend pour l’océan, dans lesquels on voit Dieu, qui font toucher du bout des doigts les horizons. Et toujours à la fin, on est seul au milieu des vagues de sanglots et du sel dans la gorge, et du sel sur la plaie de ce cœur tatoué. A son nom que l’on crie au fond des verres de vin. A se dire que la vie, oui n’était qu’une putain.
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Sujet: Re: (+) Hit me with the worst you got and knock me down. Ven 18 Jan - 23:28
"Tu dois être au jardin, ou peut être à la mer, à lancer tes pensées comme on lance des pierres. Tu m'as jeté au vent, jeté au vent amer. Amer tu m'as laissé. Ouais t'as fuis ma lumière." (Toi tu dis que t'es bien sans moi – Saez)
Elle fronça les sourcils en entendant des voix tout près de son bureau. Elle n'avait pas de rendez-vous avant plusieurs heures, il n'y avait donc aucune raison pour que sa secrétaire soit dans les parages. D'autant plus qu'il semblait qu'elle se disputait avec une autre jeune femme. Elle avait les yeux rivés sur sa porte lorsque celle-ci s'ouvrit. Son regard se posa alors sur sa secrétaire, visiblement désemparée, puis sur l'autre jeune femme qui était avec elle. Elle aurait reconnu ce visage parmi tant d'autre. Malgré elle, elle se leva, finalement plus surprise par l'identité de l'individu que par sa réelle présence. Leur regard se croisèrent alors et Lysandra arrêta aussitôt de se disputer avec la secrétaire, qui, ne sachant trop que faire, décida simplement de s'éclipser. Le silence régna quelque minute dans le bureau de l'adjointe du maire. C'est Yseult qui se décida finalement à le briser. « Lysandra. ». C'était tout ce qu'elle avait trouvé à dire. Cette femme l'avait brisée pendant son adolescence, lui faisait croire un instant à l'amour pour finalement briser tous ses espoirs en quelques secondes. Si elle avait été incapable de vivre de véritables histoires, c'était à cause d'elle et elle le savait bien. Nerveusement, elle se passa une main dans les cheveux. Geste qui fit sourire Lysandra. « Tu fais toujours ça quand tu es nerveuse. ». Même si elle avait voulu démentir, elle n'aurait pas pu, parce qu'elle savait bien que c'était vrai. Elle fit claquer sa langue contre son palet, avant de grimacer en se rendant compte que c'était aussi ce qu'elle faisait toujours quand elle était agacée. Lysandra, elle ne lui avait jamais reparlé. Leur histoire n'avait jamais vraiment eu de fin, parce qu'elles n'avaient jamais vraiment parlé de ce qu'il s'était passé. Mais ce n'était ni le lieu, ni le moment pour penser à ce genre de chose. « Je peux faire quelque chose pour toi ? J'imagine que tu n'as pas fait un scandale pour me voir pour rien. ». Si Lysandra lui avait répondu par l'affirmative, Yseult aurait certainement pu craquer de nouveau pour son ancienne camarade. Elle ne comprenait d'ailleurs pas cette boule qu'elle avait au creux de l'estomac. Lysandra c'était de l'histoire ancienne depuis longtemps, alors pourquoi la blonde la troublait encore ? Elle n'en avait aucune idée, mais plus que ça, elle ne voulait pas y penser maintenant. « Si j'avais su que c'était toi l'adjointe du maire, je serais venue plus tôt. ». Yseult ne porta finalement pas plus attention que ça à cette réponse. C'était typique de Lysandra ce genre de phrase, alors elle ne pouvait pas la prendre vraiment pour elle. Elle décida même de garder le silence, attendant que la blonde lui explique pourquoi elle était venue ici. « La Mairie était supposée donner son accord pour mon permis de construire, ça fait plusieurs moi que j'attends maintenant! ».Yseult se passa de nouveau une main dans les cheveux en soupirant. Elle avait vaguement connaissance du dossier pour l'avoir parcouru il n'y avait pas encore longtemps. Elle ne se rappelait pas de tous les détails, mais elle savait qu'il était sur le haut de sa pile des dossiers urgents. « On a prit du retard dans les dossiers. Mais je sais que j'ai eu le tien entre les mains il n'y a pas longtemps. Tu ne devrais pas tarder à avoir une réponse. ». Lysandra ouvrit alors la bouche puis la referma, se contentant de tourner les talon et de sortir du bureau. Yseult n'était pas certaine de ce qu'elle devait penser de tout ça, alors elle se contenta de secouer la tête et de penser à autre chose.
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C'est à tâtons qu'elle chercha ses vêtements, les rassemblant tous avant de commencer à se rhabiller en silence. Elle venait de faire une belle connerie et elle en était consciente. Elle s'était pour jurée que cela n'arrivera pas. Quand elle avait accepté de renouer avec Lysandra, elle s'était jurée que cela ne serait jamais qu'amicale, que leur chance, elles l'avaient laissée passer plusieurs années en arrière. Mais au lieu de se tenir à cette promesse, il avait fallut qu'elle succombe au charme de la blonde, se retrouvant dans le même lit qu'elle à partager plus que de l'amitié. Elle détestait ce sentiment qui grandissait de nouveau en elle, le méprisait et faisait tout son possible pour le repousser loin, très loin au fond de son cœur. Elle retint un instant son souffle en entendant Lysandra bouger derrière elle. « Tu t'en vas déjà? ». Elle se mordit légèrement la lèvre, ennuyée d'avoir réveillée la jeune femme. Elle soupira alors légèrement avant de se retourner vers elle. « On n'aurait jamais dû faire ça Lysandra. ». Elle se passa alors une main dans les cheveux, mais plus pour les remettre en place qu'autre chose. Sans vraiment accorder d'importance à ce que Lysandra pourrait bien dire, elle boutonna sa chemise, prête à partir. « Pourquoi? ». Elle fit alors claquer sa langue contre son palet, signe évidant de son agacement. Elle avait un tas de réponse à donner à cette question. Un tas de reproche qu'elle avait envie de faire à la blonde. Mais elle n'avait pas non plus envie de s'attarder dans cet appartement. Lysandra l'avait brisée une fois, elle refusait de la laisser faire une seconde fois. Malgré tout, il y avait ce côté d'elle qui ne désirait qu'une chose, retourner s'allonger tout contre le corps de son ex-camarade. « Pour un million de raison Lys'. La première qui me vient à l'esprit c'est que la dernière fois que les choses ont dépassé l'amitié entre nous, ça a mal fini pour moi. Tu vois, j'ai pas tellement envie que ça recommence. ». Elle regarda alors Lysandra se lever et venir se placer devant elle. Elle refusa de croiser le regard de son amie, ayant trop peur de tomber dans ce piège attendrissant des sentiments. Elle ne devait pas,elle avait promis à sa mère de ne jamais laisser personne l’enchaîner. Lysandra en était capable, elle le savait, c'est pourquoi elle se devait de ne pas la laisser faire. « Je regrette ce qu'il s'est passé. J'étais jeune, je voulais être comme tout le monde. Je pouvais pas accepter le fait que j'étais en train de tomber amoureuse, alors j'ai fais la pire chose que je pouvais. Si tu savais comme je regrette. ». Le regard planté dans la sol, Yseult soupira de nouveau en faisant un signe négatif de la tête et elle se décida enfin à relever la tête vers l'autre jeune femme. « J'en ai marre que les gens regrettent le mal qu'ils m'ont fait tu vois ! J'aimerais bien qu'une fois, rien qu'une fois, que la personne qui prétend m'aimer ne me fasse pas de mal... Je suis désolé Lys'... Je peux pas prendre le risque de tomber amoureuse de toi encore une fois... ». Et sur ces quelques mots, Yseult attrapa sa veste et quitta la pièce. Elle ne pouvait pas tomber une seconde fois dans le piège de l'amour, non, elle s'y refusait. Et pourtant, elle reconnaissait ce sentiment qui pointait le bout de son nez dans son cœur. Elle le détestait, le méprisait.
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Sujet: Re: (+) Hit me with the worst you got and knock me down.
(+) Hit me with the worst you got and knock me down.
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